jeudi 1 octobre 2009

Idée "loufoque" ou plutôt "visionnaire" ?

A une certaine époque, l’idée d’élaborer un Centre d’Excellence, dédié au développement managérial et au leadership sur le site d’IBM à La Gaude, était battue en brèche. Et pourtant la vision portée par une équipe solide de volontaires était bien sincère et parfaitement alignée non seulement avec la vocation du site d’IBM, mais surtout avec les potentialités de la Côte d’Azur.

Quoi de plus naturel, que d’utiliser les atouts d’un site « hautement » symbolique précurseur de Sophia Antipolis et d’une région unique au monde pour bâtir un centre de réflexion, de formation sur une terre d’accueil faites pour cela. Le tourisme d’affaires, la culture et la formation vont bien ensemble.

De part sa position, l’entreprise Malongo pourrait être partie prenante de différentes manières dans une telle aventure, en devenant notamment un acteur actif parmi d’autres acteurs pour développer ce « Centre ». Après le « commerce équitable » et le « développement durable » quoi de plus noble que de s’attacher au développement de l’être humain.

Idée « loufoque » ou plutôt « visionnaire » ?

L’actuel Directeur Général d’HEC, par exemple, n’hésite pas à parler du « leadership » comme d’une condition sine que non au maintient de la compétitivité des entreprises française : « L’autorité ne vient plus du savoir, elle vient de la personnalité, du charisme, de la capacité à faire adhérer les hommes à des idées, et surtout de la capacité à les faire travailler ensemble. Ce mouvement nous semble irréversible, et ne fera probablement que s’accentuer dans les années à venir. »

Le Patron des patrons, Jack Welch, ancien Directeur Général de General Electric, nommé manager du siècle : « Je voulais tout changer : les étudiants, le corps enseignant, les programmes et l'apparence physique du lieu. Je souhaitais abandonner les formations fonctionnelles spécifiques afin de concentrer tous les efforts sur le développement des dirigeants. Je voulais pouvoir y toucher l'esprit et le cœur de nos meilleurs éléments, y couler le ciment qui assurerait notre cohésion pendant la mutation.»

René Cassin, Prix Nobel de la Paix en 1968 : « Plus que les villes politiques de New York ou Tokyo, ou La Mecque, ou Rome, Nice est un terrain favorable pour étudier l’avenir de l’organisation de l’humanité et spécialement ce qui doit demeurer propre à certains groupes humains mus par des conceptions sociales voisines et ce qui doit devenir commune à tous les peuples occidentaux ou orientaux, pour rendre la paix possible aux Nations Unies…Dès lors, ont peut espérer que les villes nouvelles, non mêlées aux guerres arabes et étrangères, comme c’est le cas de Nice, sont appelées à jouer un rôle de point de rencontres peut-être menées pour des négociations politiques (la Paix, la Science), le tourisme, l’art, les échanges et d’ordre encore supérieurs… »

Aujourd’hui, les temps sont durs, la « gouvernance » des Entreprises s'affole et se rétracte dans l'extrême court terme, et le Management - qui tend à « subir » - est de plus en plus rarement « aux commandes », en dépit des apparences et des invocations à la « résilience collective » : l'énergie de Direction, de Mobilisation et d'Animation des hommes, dans nombre d'entreprises, est engagée dans des « fuites en avant » de concepts et de « mots d'ordre » qui finissent par sonner creux et qui lassent et « braquent » corps sociaux et personnels : “professionnalisme invoqué”, “messes d'efficacité”, “vêpres de croissance” : les slogans continuent de faire florès... Alors, tant bien que mal, « la nave va... » !

Dans ce contexte et dans cette ambiance de « faux plat » et “d’après-crise dans la crispation”, le management contemporain, n’a pas encore voulu ou pu “faire sa mue” : il reste au stade du « management en crise », incapable, pour l’heure, d’être – avec volonté et imagination – un management de crise, pro-actif, « incarné » et vraiment efficient.

Si « le Management sans conscience n'est que ruine de l'âme », le Management qui se parodie et se « dis-simule » pour aller au bout de lui-même (et, au-delà si possible), n'est que ruine de l'« esprit » et, spécifiquement, de l'« esprit d'entreprise ». Et nombre de logiques de gouvernance semblent se défier des manifestations authentiques du « leadership » : se méfierait-on du talent humain de première ligne, d'« incarnation » et de prise de responsabilité concrète, au point de lui substituer des « systèmes », des « normes », des « procédures », bref du « sécuritaire managérial » ?

Quant aux phénomènes « macro » à la mode du “Zeitgeist” : “commerce équitable”, “développement durable”, “régulation éthique” (sic!), ils commencent déjà à « être coincés dans leurs bulles... ».

Sans valeurs, principes, profondément ancrés (mais jouets de multiples effets d'annonce médiatisés), les mots « équitable » et « durable » restent vides de sens et ne résument qu’une démarche marketing éphémère dont personne n’est dupe quant à son objectif.

La crise actuelle est bien plus profonde qu’il n’y paraît. Elle n’est pas seulement économique, sanitaire, ou environnementale, elle est aussi identitaire, idéologique, épistémologique, démographique et existentielle. L’homme aurait-il perdu sa « raison d’être » ?

C’est pourquoi dans une période de rumeur (savamment entretenue par certains) où l’on entend tout et son contraire, nous tenons plus que jamais à affirmer notre position.

« S’engager signifie qu’il est possible pour un homme (ou un groupe d'hommes) d’assujettir le centre névralgique de son consentement à un objectif ou à une cause, à un mouvement ou à un idéal, qui peuvent lui paraître plus importants que de vivre ou de mourir. »
Howard Thurman, Disciplines of the Spirit, 1963

samedi 7 février 2009

Constat tenu lors de l'AGO du 30 janvier 2009.

Une année douloureuse de combats vient de s’achever pour céder la place à une nouvelle année de batailles âpres à venir. Cependant, notre motivation reste intacte. Il en va de l’héritage que nous laisserons aux futures générations gaudoises. C’est pourquoi nous continuerons à faire front, notamment par notre lobbying auprès de l’ensemble des autorités compétentes et responsables. Ainsi de très nombreux courriers et prises de rendez-vous avec des hommes politiques sont à prévoir.

Vous avez pu lire la désinformation faite par la presse locale sur les projets de MALONGO. Nous sommes toujours choqués d’entendre parler de musée, de crèche et de serres, qui nécessitent des autorisations spécifiques, alors qu’il suffit simplement de se rendre en mairie pour constater la réalité des faits. En quelques mots : la transplantation d’usines classées sur un site répertorié « pôle de compétitivité solutions communicantes sécurisées ».

Nous avons été reçu par le directeur de cabinet du Ministre Jean Louis BORLOO ainsi que par une de ses collaboratrices. Ils ont été surpris de prendre connaissance de ce dossier par notre biais. En effet, ils n’avaient pas eu vent jusqu’alors de cette affaire. A cet effet, nous leur avons laissé un dossier concis et précis en se promettant de rester en contact.

Pourquoi vouloir installer des usines sous les fenêtres d’IBM, lieu de travail de chercheurs, alors que l’exploitation de ce site fut le résultat d’un choix judicieux à l’époque des dirigeants d’IBM afin de privilégier la tranquillité propice à la réflexion de leurs ingénieurs. Pourquoi vouloir dénaturer le cadre environnemental du centre d’handicapés si important pour la rééducation ?

Quelles sont ces têtes pensantes, dans cette affaire, qui ne se préoccupent pas du danger qu’elles vont faire encourir notamment aux deux roues et automobilistes, lorsque ces derniers croiseront sur nos routes inadaptées des semi remorques.

Il est toujours aussi surprenant, alors que l’on parle de développement durable, de réduire le trafic et la pollution liée aux poids lourds, afin d’une part de diminuer les risques d’accidents sur les routes et d’autre part de réduire les dépenses liées au budget transport, le prix du carburant ne cessant d’augmenter, de voir un industriel s’obstiner à vouloir implanter ses usines de production loin des axes autoroutiers.

En ce qui concerne les rejets de particules, les odeurs, les produits chimiques, nous avons pu constater qu’à Strasbourg la société SATI (
http://www.cafesati.com/spip.php?rubrique22 ) a transféré ses usines hors de la ville à la demande de la commune, afin d’arrêter les nuisances sur les riverains. L’usine SATI, qui a une capacité cinq fois inférieure à celle de MALONGO rencontrait des problèmes liés au processus de torréfaction, et les riverains devaient en subir les conséquences. Ainsi de nombreuses pétitions affluèrent à la Mairie qui finit par offrir un terrain à SATI sur le port autonome afin de réduire les nuisances. L’entreprise a retrouvé des avantages non négligeables : une paix sociale et des coûts de transport nettement plus avantageux.

En Nouvelle Zelande, la société CELSIUS (
http://www.celciuscoffee.co.nz:80/asustainablebusiness.aspx), quant à elle a directement installé son usine de torréfaction, loin des communautés résidentielles afin de réduire ses nuisances sur les riverains, en le justifiant ainsi :
« Si les odeurs du café fraîchement torréfiées sont merveilleuses, les arômes dégagés pendant le processus de torréfaction ne sont pas si bons. Les opérations de torréfaction peuvent avoir un fort impact sur les secteurs avoisinants ; c’est pour cela que nous avons soigneusement choisi un site situé loin des habitations pour assurer que le processus n’ait pas d’incidence néfaste sur la communauté. »

D’autre part, le comité scientifique de l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire des Pays Bas s’est vu solliciter pour effectuer une analyse sectorielle des dangers de la torréfaction.

Malongo à La Gaude c’est une aberration.

Contrairement à ce que l’on peut constater pour d’autres implantations, notamment celle d’AZF à Toulouse, où ce sont les lotissements qui se sont créés à proximité de l’usine, à La Gaude et à Saint Jeannet, les zones pavillonnaires datant des années 1960, sans même parler du château des templiers, nous permettent de bénéficier du respect d’antériorité.

Les zones industrielles situées dans la plaine du var ne manquent pas de terrains à mettre à la disposition des industriels qui le souhaitent, pour preuve IKEA.

Le 26 novembre 2007, lors de l’assemblée générale extraordinaire vous m’avez donné le pouvoir d’ester en justice afin de montrer à la justice les irrégularités du permis de construire. Ce qui a été fait le 19 décembre 2007.

A la grande surprise des personnes présentes lors de l’audience du 06/11/2008, nous nous sommes rendus compte que la commissaire du gouvernement désapprouvait sa consoeur qui avait jugé une première fois cette affaire le 15 février 2007 et qu’elle a surtout relaté le mémoire en intervention de Malongo sans tenir compte du mémoire explicite de Me BOITEL, par conséquent nous avons été déboutés : Cela n’a pas été une surprise. Désormais nous souhaitons que la cour d’appel étudie avec soin ce dossier.

Dans le jugement, ce qui nous a choqués, c’est surtout le fait que l’on veuille détruire l’association par le fait que nos premiers statuts déposés et enregistrés le 2 août 2005 ne nous auraient pas permis d’ester en justice. Ce qui est faux : l’article 11 précisait exactement :

Présidence : Le président représente l'Association dans tous les actes de la vie civile et est investi de tout pouvoir à cet effet. Il a notamment qualité pour ester en justice au nom de l'Association, tant en demande qu'en défense, et former tous appels ou pourvois. Le président convoque les Assemblées Générales et les Conseils.

Le 9 février 2006 une modification de nos statuts était effectuée en préfecture. Désormais c’était l’article 2 qui indiquait que nous pouvions ester en justice et l’article 8 précisait

Ressources et Engagements :
Les ressources de l’association sont
a) cotisations,
b) subventions de l'état, du département, de la commune,
c) dons, legs et toute ressource autorisée par la loi.
Le patrimoine de l’association répond seul des engagements contractés par elle, sans qu’aucun des membres de cette association, même ceux qui participent à son administration, puisse en être tenu personnellement responsable

En tout état de cause, notre association est déclarée en préfecture, parue au Journal officiel et une circulaire de la préfecture des Alpes Maritimes, service Associations, bureau 202, indique que la loi du 1er juillet 1901 stipule que toute association rendue publique par un extrait de la déclaration de ses fondateurs au journal officiel, acquiert la capacité juridique, c'est-à-dire le droit d’ester en justice …

Notre action est un recours des tiers, droit légal (reconnu à la barre par l’avocat de MALONGO). Il est fait contre la Mairie de LA GAUDE et non contre l’industriel. Ce recours a été institué par l’Etat français, aussi nous comptons l’utiliser jusqu’au bout et continuer à nous défendre tous crocs dehors mais surtout légalement.

Faire valoir nos droits est notre seule volonté. Nous sommes une association de défense de l’environnement, son objectif est de préserver notre cadre de vie tout en voulant une évolution harmonieuse du développement économique de l’arrière pays niçois.

Nous avons invité Maîtres BOITEL et AONZO afin qu’ils répondent à toutes les questions de l’importante assemblée, et par un vote, cette dernière a donné à l’unanimité l’autorisation à la présidente de porter l’affaire en Cour d’Appel de justice à Marseille.

vendredi 6 février 2009

Un exemple d'implantation cohérent...


Plutôt qu'un long discours, la photo du site de l'entreprise les cafés Jacques VABRE sur l'un des deux parcs d'activités économiques de Lavérune, parle d'elle-même.


- Pas de forêts ou sites touristiques à proximité (50/200 m)
- Pas de zones pavillonnaires jouxtant le site (50/200 m)
- Pas de routes sinueuses fortement empruntées
- Pas de centre de recherche et/ou de centre de rééducation à côté (10 à 50 m)
- Pas de massifs montagneux relativement proche du site (comme les Baous sur La Gaude et St Jeannet) pouvant bloquer la circulation des vents et des nuages
- ...

Sur le site de La Gaude (la ZAC IBM) visé par l'implantation d'une usine de torréfaction de la société MALONGO, tous les points cités ci-dessus sont présents.

La torréfaction un processus pas aussi anodin !

Source : http://beanactivist.wordpress.com/2007/12/30/wake-up-and-smell-the-coffee-emissions/

Les grains de café proviennent de fèves, il faut 3 kg de féves pour avoir 500 g de grains café. Ils arrivent par sac de 60 kg en jute. Les grains doivent être traités contre certains insectes et champignons. Les sacs laissent passer des poussières plus ou moins grosses.

1ère étape : café vert : nettoyage des grains de café pour éliminer les saletés et les débris.

2éme étape torréfaction : les grains sont grillés entre 180°C et 240°C de 5 à 20mn. Les grains de café vert contiennent une grande variété de composés chimiques, y compris les protéines, les graisses, des sucres, de la dextrine, de la cellulose, la caféine, et les acides organiques. La torréfaction crée 800 types de molécules, certaines se retrouvent sous forme de gaz dont les Composés Organiques Volatiles (VOC) tels que les aldéhydes (comme dans du formaldéhyde), des acides organiques (comme l'acide acétique) et de l'acroléine, du furane, du benzène (cancérigène), des phénols et …. des poussières. Auxquels s’ajoutent les NOx, CO2 et CO produits par la combustion du gaz naturel.

Au Colorado chaque torréfacteur doit être équipé de « cyclone » pour réduire l’émission de particules au moins à 70%. Chaque torréfacteur doit être équipé d'un dispositif de postcombustion, capable de réduire les emissions de VOC d'au moins 95%.

3éme étape Refroidissement: A la fin de la cuisson, il faut refroidir très rapidement à l'aide d'un jet de vapeur d’eau qui se vaporise immédiatement (les grains ayant une tendance à l’auto-inflammation), puis passage dans un flux d’air dans une enceinte généralement fermée.