lundi 25 avril 2011

Malongo, une affaire à suivre…

Pourquoi la commune de La Gaude devrait-elle accueillir une « usine de torréfaction » contre son gré ?

On pourrait se demander si Marcel Pagnol était encore parmi nous, quelle aurait été sa réaction en apprenant une telle nouvelle.

Aurait-il été du côté de cette entreprise, ou aurait-il incarné pour l’amour du Moyen Pays Niçois le courage du bon sens ?

A l’époque, comme il se doit, une enquête publique fut diligentée afin de connaître le point de vue des gaudois sur l’implantation d’une usine classée de torréfaction sur le site de la ZAC IBM. Plus de 1000 habitants, contre 14 exprimèrent leur opposition au projet. Ainsi, n’y eu-t-il pas de guerre entre les gaudois. La réponse était claire.

Il est vrai qu’en fonction de la direction du vent aujourd’hui les gaudois sont déjà en mesure de sentir depuis Carros, les odeurs du torréfacteur. On peut imaginer le résultat si l’usine était sur le site de la ZAC IBM.

Dans cette affaire, ou quasiment rien n’a été respecté, mensonges, intox, pressions, intimidations, le mot « durable » est bien mal venu.

A l’heure de l’avènement du « développement durable », il est regrettable de devoir se défendre et faire autant de recours en justice pour préserver, l’emploi, l’économie, l’environnement et l’écologie de vie de notre département.

En effet, quelques chiffres et précisions :

- Malongo à l’époque (en avril 2006) c’était un peu plus de 200 salariés sur la zone industrielle de Carros, cependant dans leur étude d’impact concernant le projet d’implantation sur La Gaude, il n’envisageait que 151 emplois.

- IBM, c’est de nos jours environ 700 emplois, du service et de la recherche dans le domaine informatique qu’il faut préserver ; une usine de torréfaction sous ses fenêtres serait-elle compatible avec la vocation du site ? Voilà une synergie pour le moins étonnante, sans parler de l’UGECAM et de l’école d’infirmières qui sont loin des activités de type industriel.

- Le Moyen Pays gaudois c’est à peu près 90% de forêt en zone sismique de niveau 2, mais installer une usine où l’on brule du café à très haute température en bordure de forêt cela paraît logique, dans ce cas précis l’épée de Damoclès pèse bien plus que 13 M€.

- La zone industrielle de Carros est parfaitement desservie en réseaux routier et autoroutier, mais il est préféré de faire de la production depuis un site perché en passant par des routes sinueuses inadaptées.

- On veut diminuer la pollution, l’empreinte CO2, les accidents de la route et les coûts liés au transport, mais on augmente les distances et les risques.

- Le permis de construire déposé par la SARL Antigua, filiale de Malongo, ne comprend pas de musée du café mais seulement des bâtiments de production, de stockage et de distribution aux négociants et le siège social ainsi qu'un bâtiment de SAV et éventuellement de fabrication des machines à café.

Bref…

S’il est vrai que cette affaire a eu un impact non négligeable dans le changement des maires des communes de La Gaude et de Saint Jeannet, cela aura au moins eu le mérite de signaler à la population de ces deux communes le « sens du vent ».

En ce qui nous concerne, pour rester fidèle aux gaudois (à leurs ancêtres) et à nos valeurs de justice, courage et sociabilité dans une République sensée garantir l’avenir des futures générations, nous emprunterons la voie inhérente au mos maiorum afin que l’improbable, la très hypothétique requête en cassation devienne réalité, pour ne pas dire « vérité ».


Cet texte fait office de droit de réponse à l'article de Nice Matin intitulé : "La fin de l'affaire Malongo ?" - avril 2011

mardi 5 avril 2011

Discours du Président (AGO) du 25/03/2011

Cela fait maintenant 6 ans que nous nous défendons pour favoriser un développement économique cohérent en adéquation avec la vocation du site de la ZAC IBM et les nombreux atouts de notre département. Il ne s’agit pas de préserver un environnement contre l’intérêt général, je pense notamment aux emplois comme certains ont pu l’écrire dans les journaux, mais bien de protéger un cadre de vie, une écologie de vie propice à un développement économique et social qui fait sens.


En réalité, il s’agit de « faire » du développement durable et non d’en parler sans cesse comme d’un argument galvauder de campagne politique. De nos jours, c’est surtout preuve de courage du bon sens que nous devons faire.


Le président du Conseil Général, Monsieur Eric Ciotti, a mis et continue de mettre tout en œuvre pour développer, améliorer la zone industrielle de Carros. Les infrastructures qui ont été créées permettent aujourd’hui l’implantation de belles entreprises sur ce secteur. Certaines sociétés (Schneider Electric) venant même à quitter Sophia-Antipolis pour Carros. Preuve de cette belle réalisation, dernièrement, le président chinois a demandé à visiter cette zone industrielle.


En matière d’aménagements, de sécurité et de transport, la zone de Carros présente tous les avantages pour l’installation et le maintien d’usines de production, comme une usine de torréfaction.


En ce qui nous concerne, dans l’affaire MALONGO, et comme nous l’ont confirmés de nombreux chefs d’entreprises de PME/PMI du département, il n’est pas cohérent de vouloir transférer l’usine de torréfaction (avec ses différentes unités de production) de la Zone industrielle de Carros sur un site haut perché bordé par la forêt, desservi par des routes étroites et sinueuses, situé non loin de maisons préexistantes (dont la première serait à moins de 120 m) et sous les fenêtres de la prestigieuse institution IBM et à proximité immédiate d’un centre de formation et de réadaptation fonctionnelle, d’une école d’infermière, d’un plateau sportif avec stade, familles et enfants...


A l’heure où le prix du pétrole (et du café) s’enflamme, grevant le poste transport des sociétés de production, il paraît logique de réduire les durées et les distances des rotations de livraison de matières premières et de produits finis (sans parler de l’impact sur la pollution). De plus les petites routes du Moyen Pays qui ont leur charme et leur utilité pour le tourisme notamment, ne sont pas faites pour recevoir le trafic permanent de poids lourds.


Avant de continuer ce discours, je voudrais vous parler du principe de simple précaution, souvent sclérosant lorsqu’il est utilisé en droit pour servir de mauvaises intentions, mais qui prend toute sa dimension, notamment lors de catastrophes naturelles. Afin d’éviter de réagir lorsqu’il est déjà trop tard, nous souhaitons sincèrement que nos élus prennent conscience du danger avant que les accidents arrivent et que de procédures couteuses soient engagées.


• Le Japon et son digne peuple, que je salue dans cette période terrible, a été frappé de plein fouet par un tremblement de terre de magnitude 9 qui a entrainé un tsunami (une vague de 5 à 10 m) provoquant le chaos et la désolation dans le nord-est du Japon et initiant une catastrophe nucléaire (Centrale de Fukushima).


• Ne pas installer une usine classée de torréfaction (contenant de nombreuses matières inflammables) à proximité d’habitations, d’un centre de recherche, d’une école d’infirmière, d’un centre de formation (UGECAM) et surtout jouxtant une forêt de pins et de chênes dans un secteur où la forêt occupe plus de 90% du territoire me paraîtrait être une sage décision suivant un « bon » principe de précaution. Sachant de plus que notre département est situé sur une zone à risque d’un point de vue sismique. Il est tout simplement incroyable qu’un tel projet ait pu être envisagé sur une commune de plus de 6000 habitants.


• De plus il se trouve que les forêts seront à l’honneur cette année. En effet, 2011 a été proclamée « Année internationale de la Forêt » par l’Assemblée générale des Nations Unies. Le message : « Le développement durable ne peut pas exister sans les forêts à l’échelle mondiale… » 2010, l’année internationale de la biodiversité, laisse sa place à l’année internationale de la forêt. 1,6 milliard de personnes sont concernées par les activités économiques relatives aux forêts. L’Année internationale de la forêt a pour but principal de sensibiliser les citoyens à la gestion durable des forêts. Or, l’homme détruit chaque jour environ 350 Km² de forêts pour les convertir en terrains agricoles ou bien pour construire des établissements humains. A l’échelle mondiale, avec à peine 4 milliards d’hectares, la forêt ne représente plus que 64% de la surface qu’elle couvrait il y a des millénaires.



L’ASEZAT ce n’est pas seulement l’affaire Malongo, c’est aussi, récemment, se mobiliser pour permettre aux 700 employés d’IBM de garder leur cadre et outil de travail au service de la recherche et de l’emploi. (Les ibmeurs pourraient nous rejoindre).

• Certains parlent devant les médias, d’autres agissent plus discrètement (cf. lettre de Christian Estrosi).

• ASEZAT : force de proposition. Problématique du maintien d’IBM, développer rapidement la formation (professionnelle) sur le site de la ZAC IBM. Si la municipalité gaudoise veut vraiment assurer un développement durable, il est impératif d’installer des sociétés compatibles entres elles.


La mixité sociale et la zone des Nertières (27 logements qui vont être réalisés derrière Intermarché et 90 à l’état de projet pour le PLU sur la route de St Laurent du Var). Chacun pourra donner son avis lors de l’enquête publique dont nous ne connaissons pas la date. A l'heure où l’on parle de mixité sociale, il est paradoxal de constater que l’on puisse envisager une telle concentration de logements dans cette zone. Au lieu d’essayer de les répartir assez uniformément en fonction des contraintes pour mieux les intégrer dans le paysage local afin de favoriser une véritable mixité, nous sommes justement en train de faire le contraire.


• Alors que la mairie tente de valoriser son patrimoine touristique cher à l’esprit de Marcel Pagnol (les sentiers, le moulin, place du grand chêne, ...), il serait invraisemblable dans le même temps d’encourager l’installation d’une usine de torréfaction produisant entre autres choses, des nuisances olfactives.


• La route IBM La Gaude. Cette route est en « instance » depuis plus de 40 ans. Son tracé fait l’objet de différentes discussions au regard de certaines espèces protégées et le Conseil Général a dessiné, dans le cadre de l’élaboration du PLU de La Gaude, un tracé de principe qui prend en compte ces questions et d’autres plus techniques. Ce tracé a été soumis pour avis à l’Etat et à la DREAL. Après quoi, si le principe du tracé est retenu, il y aura enquête publique, et après seulement lancement des études techniques. Cette réalisation permettrait le désenclavement de La Gaude et du Moyen Pays. Ce dernier s’inscrit de plus aujourd’hui dans le cadre de l’OIN.


• Sur le plan juridique, notre appel à Marseille associé à ceux de deux particuliers contre la mairie de La Gaude pour avoir délivré le permis de construire le 26 octobre 2007 est toujours en attente. Nous espérons que ce recours sera étudié avec sagesse et toute l’impartialité que l’on est en droit d’exiger.


Bien entendu suivant le résultat du jugement, s’il ne nous est pas favorable, nous envisagerons de porter l’affaire au niveau du Conseil d’Etat.


Sur le plan politique, nous restons en contact avec les décideurs locaux et nationaux.


Notre union est notre force, aussi je vous remercie pour votre fidélité et mobilisation dans ce combat que nous menons déjà depuis six ans. Nous comptons sur vous.


Merci